Ada Mondès

Poétesse et traductrice, elle écrit en deux langues, le français et l’espagnol. La scène, l’écriture et la musique sont toujours liés pour elle ; et sa poésie est à la fois polyglotte et cosmopolite. En itinérance depuis des années, elle a publié des recueils de poésie souvent bilingues chez plusieurs éditeurs en France et en Belgique et participe autant à des manifestations liées à la poésie qu’au spectacle vivant, seule, en duo ou en trio. 

Elle a publié récemment Memory Babe, sur les pas de la Beat Generation (avec Jérémie Tholomé) aux éditions maelstrÖm et Des corps poussés jusqu’à la nuit aux éditions des Carnets du Dessert de Lune.

Elle a été invitée aux Festivals de Poésie de Guayaquil en Équateur, de Cereté en Colombie, de los Confines Gracias-Copán au Honduras, à La Havane, Voix Vives de Sète, Poésie Sauvage, Poesia (La Factorie), Grandeur Nature à Savoillans et au Fiestival maelstrÖm à Bruxelles.

Pays : France / Monde

LES RECUEILS

Memory Babe, sur les pas de la Beat Generation, avec Jérémie Tholomé, éd.maelstrÖm, coll. Bookleg, 2022
Des corps poussés jusqu’à la nuit, éd. les Carnets du Dessert de Lune, 2022
L’Heure Zéro, éd. maelstrÖm, coll. Bookleg, 2021

EN BILINGUE

Le Droit à la Parole – El Derecho a la Palabra, éd. maelstrÖm, 2020
Paysages cubains avec pluie – Paisajes cubanos con lluvia, éd. du Petit Véhicule, 2020
Cruzar–Croiser, Encres Vives, 2018
Les Témoins –Los Testigos, éd. Villa-Cisneros, 2017

LES TRADUCTIONS

Gérardmer, poème à trois voix, (français-allemand-espagnol), Albertine Benedetto, Eva- Maria Berg, PVST?, 2017 & La Cartonera (Mexique), 2019
Alma Mater, Albertine Benedetto, PVST?, 2018
Poemas del metro de Nueva-York – Poèmes du métro de New-York, Carlos Aguasaco,
Colombie-E.U, Encres Vives, 2018
Nadie muere en su sueño – Personne ne meurt dans son rêve, Mariana Vacs, Argentine, Encres Vives, 2017

UN EXTRAIT

Desde este rincón del mundo…

Desde este rincón del mundo…
ves edificios de ojos derribados 
desayuno glacial de avena hervida 
tabaco barato café en polvo 
donde falta de todo un poco 
una mosca hizo su reino en el balcón 
sus patas dejan senderos de azúcar 

fumando te acurrucas sobre un balde bocabajo 
reduces tu cuerpo a su mínima expresión 
a difundir más gris en la paleta de gris 
entre el cielo humeante y la nieve pisada sin perdón 
la blancura nocturna se torna lodo 
en los rastros de botas gruesas 
quedaron atrapados los sueños del gran desarrollo 
el tiempo se detuvo en una vitrina de los años 50 
en la serie de televisión 
donde haces de extra 

ушëл последний трамвай 
[ouchiol passliednié tramvaï] 

un tango ruso así decía 
pasó el último tranvía 
tus deseos descascarados 
como la pintura del cuartito 
cuya puerta calzaste con películas de Tarkovsky

Depuis ce coin du monde… 

Depuis ce coin du monde
tu vois des immeubles aux yeux abattus 
petit-déjeuner glacial d’avoine bouillie 
tabac bon marché café en poudre 
là où tout fait un peu défaut 
une mouche a fait du balcon son royaume 
ses pattes laissent de petits chemins de sucre 

tu fumes accroupie sur un seau retourné 
tu réduis ton corps à son expression minimale 
à distiller plus de gris dans la palette de gris 
entre ciel brouillé et neige piétinée sans répit 
la blancheur nocturne se change en boue 
dans les empreintes de bottes épaisses 
les rêves de grand développement sont restés piégés 
le temps s’est arrêté dans une vitrine des années 50 
dans la série télévisée où tu es figurante 

ушëл последний трамвай 
[ouchiol passliednié tramvaï] 

un tango russe disait comme ça 
le dernier tramway est passé 
tes désirs écaillés comme la peinture de la petite chambre
dont la porte tient avec des films de Tarkovsky

Extrait de Ada Mondès, Le Droit à la Parole – El Derecho a la Palabra, éd. MaesltrÖm, 2020 (Note : ce poème écrit en espagnol à Cuba en 2018 évoque Minsk en Biélorussie où la poète a vécu en 2010).